Bataille de Dreux, 19 Décembre 1562 (1)
• Pour venger la centaine des leurs, massacrés à Wassy par les troupes catholiques de François de Guise, les Protestants constituèrent en 1562 une armée «rebelle» aux forces royales. Cette armée protestante commandée par un triumvirat huguenot: Louis de Bourbon prince de Condé, oncle du futur Henri IV, l’amiral Coligny et Théodore de Béze disciple de Calvin, Cette armée était soutenue par l’Allemagne et l’Angleterre.
• De son côté, l’armée «Royale», commandée par un triumvirat catholique: Le duc de Guise, le connétable Anne de Montmorency et le maréchal de saint André, était essentiellement composée de nobles français et bretons, renforcée de mercenaires allemands, suisses et de troupes du roi d’Espagne.• L’armée protestante n’ayant pu assiéger Paris, voulut prendre Chartres sans succès. Se sentant en infériorité numérique elle se dirigea à marche forcée sur Le Havre pour rejoindre des troupes anglaises qui l’attendaient en renfort.
• L’armée Royale voulut intercepter l’armée protestante dans sa progression vers le nord devant Dreux. Arrivée le 18 Novembre à Mézières, elle profita de la nuit pour se déployer dans la plaine au sud de Dreux.
• La comtesse douairière de Dreux, la reine régente Catherine de Médicis avec son fiston le roi Charles IX, âgé de 12 ans, suivait avec angoisse les événements de loin à Rambouillet.
• Devant ce déploiement de troupes, prélude à une furieuse bataille, la population drouaise fidèle à sa comtesse et fortement favorable à l’armée royale catholique, se calfeutra derrière ses remparts en attendant avec fièvre la suite des événements.
• La bataille s’engagea à l’arrivée des troupes protestantes dans la plaine, entre les villages de Nuisement, Blainville et le vallon de Monmousset dont le moulin à vent servit de repère aux belligérants. L‘armée catholique était forte de 19 000 hommes dont 2 500 cavaliers et 22 canons, l’armée protestante de 13 000 hommes dont 4 500 cavaliers et seulement 5 canons. La charge de la cavalerie protestante commença vers 11 heures. Elle fut irrésistible et les régiments catholiques se trouvèrent débordés et traversés de toutes parts. La première phase de la bataille se transforma en désastre pour l’armée royale. Le Maréchal de St André fut tué. Le connétable de Montmorency, son cheval tué sous lui, fut grièvement blessé au visage et prisonnier des huguenots. Son fils Gabriel de Montmorency tomba mortellement blessé lors d’une charge pour secourir son père. Pendant ce temps-là, les troupes du duc de guise ne bougeaient pas, attendant leur heure.
• Cette situation désespérée des Catholiques fit croire à une victoire des protestants. Catherine de Médicis à Rambouillet tenue informée heure par heure de la situation, en apprenant le repli des Catholiques, aurait dit: «Hé bien nous dirons la messe en Français!»
• Mais la situation se renversa
Pendant que les reitres germaniques étaient occupés a dépouiller les bagages catholiques, l’aile droite de l’armée royale commandée par le duc de Guise en profita pour attaquer les Protestants sur leur aile gauche. La victoire finalement revint à l’armée royale catholique qui captura le Prince de Condé chef de l’armée rebelle huguenote.
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-Bataille de Dreux (2)
• Pour les «Vainqueurs» catholiques, ce fut une amère victoire: 3800 tués pour 19 000 hommes. Le triumvirat catholique décapité: le Maréchal de St André tué, le Connétable Anne de Montmorency prisonnier des protestants, et son fils Gabriel, tué. (Le connétable étant chef des armées, les maréchaux ses adjoints directs)
• Pour les protestantsvaincus:- 4500 tués pour 13 000 hommes. –L’oncle du futur roi Henri IV, le Prince de Condé prisonnier du duc de Guise.
• Les catholiques laissèrent filer ce qui restait de l’armée protestante vers Rouen, sous le commandement de l’amiral de Coligny accompagné de son prisonnier «catholique» le connétable de Montmorency. Vainqueur de cette bataille devant Dreux, François duc de Guise rendit compte de sa victoire à Rambouillet auprès de la régente Catherine de Médicis et du jeune roi de 12 ans, Charles IX. Rappelons-nous que Catherine de Médicis était aussi comtesse douairière de Dreux. Les Drouais, heureux de la victoire des catholiques respirèrent et ouvrirent à nouveau les portes de leur ville dans laquelle ils s’étaient claquemurés.
• La bataille de Dreux eut deux observateurs de marque: Brantôme et Montaigne qui la relatèrent dans leurs chroniques et essais.
• Chapitre 45 des Essais : Il y eut tout plein de rares accidents en notre bataille de Dreux ; mais ceux qui ne favorisent pas fort la réputation de monsieur de Guise, mettent volontiers en avant qu’il ne se peut excuser d’avoir fait halte et temporisé avec les forces qu’il commandait, cependant qu’on enfonçait monsieur le Connétable, chef de l’armée, avec l’artillerie, et qu’il valait mieux se hasarder, prenant l’ennemi par flanc, qu’attendant l’avantage de le voir en queue, souffrir une si lourde perte....
• Ambroise Paré, le barbier chirurgien du roi,était présent pour essayer de réparer l’outrage des armes. Ce fut aux Drouais de ramasser les 8000 occis en six heures de combat. On ne sait où se trouvaient les fosses communes, ayant recueilli les dépouilles des combattants de cette bataille qui fut longtemps considérée comme ayant eu la durée la plus longue et la plus sanglante sur le territoire français.• Le vainqueur, duc de Guise, aurait accueilli le vaincu, prince de Condé, à dîner puis à dormir dans le même lit dans une grange à Nuisement, avant de l’envoyer en prison à Chartres. Le lendemain de sa victoire, le duc de Guise se rendit à Dreux à l’église St pierre pour y écouter un Te Deum. Chaque année, jusqu’à la Révolution, le 19 Décembre, une procession en souvenir de la bataille était organisée par les curés de St Pierre.• Les prisonniers des deux camps, le catholique de Montmorency et le protestant Condé furent libérés quelques mois plus tard après l’édit de pacification d’Amboise du 19 mars 1563, qui autorisa le culte réformé, uniquement pour les nobles.
• À long terme, c’est surtout Catherine de Médicis qui tira profit de la bataille. Le « triumvirat » autour de son enfant roi fut démantelé, après la mort de Saint-André et l’assassinat du duc de Guise au siège d’Orléans, en février 1563. La France et Dreux respirèrent quelques temps, mais les combats des guerres de religion durèrent encore une trentaine d’années.
• À long terme, c’est surtout Catherine de Médicis qui tira profit de la bataille. Le « triumvirat » autour de son enfant roi fut démantelé, après la mort de Saint-André et l’assassinat du duc de Guise au siège d’Orléans, en février 1563. La France et Dreux respirèrent quelques temps, mais les combats des guerres de religion durèrent encore une trentaine d’années.
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Le tableau anonyme probablement du 17ème siècle que l'on peut admirer au Muséee d'Art et d'Histoire de Dreux est divisé en deux parties :
-A gauche: une présentation de la bataille de Dreux du 19 décembre 1562 entre les armées protestantes et catholiques. Avec indicatications des différents corps de batailles.Le champ de bataille est décrit et observé depuis le château de Dreux.
-A droite : une vue de Dreux vue du sud (probablement des actuelles Rochelles) aveccurieusement de nombreuses maisons hors des murs dans les faubourgs.
Tableau monumental (5m35x6m18) que l'on peut admirer dans la chapelle de l'Hôtel Dieu. "La bataille de Dreux", peint par Auguste Hyacinthe DEBAY. Tableau offert par le Roi Louis Philippe Ier à la ville de Dreux en 1846. Vérité historique approximative vue du XIX°siècle.
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